mercredi 10 septembre 2014

Meurtres en majuscules: le nouvel Hercule Poirot

Cela fait plusieurs mois que les journaux en parlent dans leurs feuilles "Littérature" ou "Culture", et c'est aujourd'hui que sort dans le monde entier le nouveau roman policier mettant en scène Hercule Poirot.

Alors, pas de fausse joie ou de macabre image, s'il est possible de faire revivre un personnage de papier (que cela plaise ou non aux lecteurs) il n'est cependant toujours pas possible de ramener une personne, qui a été pendant un temps de chair et de sang, à la vie une fois qu'elle est décédée.


Donc non, ce n'est pas Dame Agatha qui signe cette nouvelle aventure de mon détective belge préféré (je dis "mon", mais je pense ne pas être le seul).
Et même si la Reine du Crime herself n'orchestre pas le retour sur le devant de la scène de l'artiste des petites cellules grises, ce livre en perd-il pour autant son attrait, ses possibles qualités, son potentiel succès ?

Sophie Hannah
Je ne pense pas. Évidemment, depuis l'annonce, il y a longtemps maintenant (il fallait préparer le terrain auprès des amateurs émotifs mais également laisser gentiment monter la mayonnaise), d'une nouvelle histoire d'Hercule Poirot écrite par une relativement jeune romancière, Sophie Hannah (qui m'était jusqu'alors complétement inconnue, je dois l'avouer), les interrogations et les mises en doute sont légion. Il faut dire que l'entreprise est de taille et la prise de risque totale pour Sophie (vous me permettez de vous appeler Sophie, Sophie ?). Quoique.
Bon d'accord, elle pourrait se prendre un énorme gadin si le roman est mondialement répudié. Mais au pire, je pense que s'il y a plantade, les critiques feront part de leur déception...et puis voilà. Le livre se sera vendu quand même, le public l'achetant par intérêt, curiosité ou à titre de comparaison et Sophie se remettra à écrire ses thrillers qui lui valent déjà une jolie petite notoriété en Angleterre et au-delà.
Est-ce que l'image de Sophie Hannah en sera pour autant ternie à vie ? Non.
La jeune femme a tout à gagner de cette mise en avant inespérée.
Il faut dire qu'au niveau de la promotion, les choses n'ont pas été faites à moitié: la famille d'Agatha Christie et ses "ayant droit" ont tout simplement fait de Sophie Hannah l'héritière d'Agatha, rien que ça.
L'histoire veut que c'est la romancière qui a présenté un synopsis à la famille d'Agatha et que celle-ci, Mathew Prichard petit-fils d'Agatha Christie en tête, enthousiasmée a accepté le projet. «Son intrigue est si convaincante et sa passion si forte pour le travail de ma grand-mère que nous avons estimé que le moment était venu pour qu'un nouveau roman d'Agatha Christie soit écrit.» a déclaré Mathew Prichard.
Le talent de Sophie Hannah étant reconnu, je pense que la prise de risque est minime. L'ambiance, la construction, les descriptions devraient sentir le parfum d'Agatha, aucun doute que Sophie Hannah saura "copier" habilement la Reine du Crime.


La question qui se pose est de savoir si aujourd'hui, avec Meurtres en majuscules, nous allons avoir une copie d'un Hercule Poirot d'Agatha Christie ou une création originale s'inspirant de l'univers de la Duchesse de la Mort dans laquelle Madame Hannah aura su instiller ce petit plus qui fait toute la saveur des récits d'Agatha.

Retrouvez le roman sur le site de l'éditeur.


mardi 17 juin 2014

Documentaire sur Sherlock Holmes

Voici un documentaire diffusé sur Arte en fin d'année dernière. Ce que l'on y apprend sur Sherlock Holmes n'a rien de transcendant mais l'ensemble est plutôt agréable à regarder.
Le documentaire vaut surtout pour les fragments d'une interview filmée de Sir Arthur Conan Doyle que l'on peut voir à plusieurs reprises.


jeudi 13 février 2014

A lire d'urgence, Le Tonneau de Freeman Wills Crofts



S'il est erroné de croire que, sous l'Antiquité grecque, Diogène de Sinope dormait dans un tonneau (les romains se servaient de tonneaux mais les grecs, eux, utilisaient des jarres en terre cuite pour stocker céréales, vin et huile), c'est bel et bien autour d'un tel récipient que l'intrigue magistrale de ce livre va tourner.

Londres, printemps 1912, lors du déchargement, sur les Docks Sainte Katherine, d'un navire transportant des tonneaux de vin, l'un d'entre eux choit. L'employé chargé de superviser le débarquement de la marchandise constate alors que ce tonneau est de facture différente des autres, sa structure est renforcée et son poids bien supérieur. Une inspection plus poussée fait apparaître que, par l'une des douves qui s'est ébréchée lors de sa chute, de la sciure et des souverains (des pièces d'or, pas des têtes couronnées) s'échappent du tonneau. Intrigué, il demande alors à l'un des hommes chargés du débarquement de la marchandise d'agrandir un peu plus le trou et découvre d'autres souverains au milieu de la sciure mais également une main, qui se prolonge très certainement par un corps entier et refroidi...
Les pérégrinations de ce tonneau vont faire tourner en barrique, sur près de 500 pages, deux inspecteurs, l'un de Scotland Yard, l'autre de la Sureté parisienne, et les entrainer ainsi que le lecteur dans une enquête de l'Angleterre à la France en passant par la Belgique.

De l'intrigue, c'est tout ce que je dévoilerai dans ces lignes afin de ne pas vous gâcher la lecture. Ce qui serai dommage; et dans cette optique, je ne saurai que trop vous conseiller de ne pas lire la quatrième de couverture qui lève un peu trop le voile sur des faits et des informations que le lecteur ne découvre qu'assez tardivement au cours du récit.
Par contre ce que je peux décrire, sans pour autant vous ôter le plaisir de la lecture et peut-être même parvenir à vous mettre l'eau à la bouche (et ce livre entre les mains), c'est le talent d'écriture de cet auteur, Freeman Wills Crofts.
Pour commencer, on peut dire que le malheur de cet homme a fait le bonheur des amateurs de roman à énigme: si en 1919 une longue maladie n'avait pas obligé cet ingénieur des chemins de fer irlandais à garder le lit, peut-être n'aurait-il jamais écrit de romans policiers, ou écrit tout court. En effet, alité, incapable de rester couché à ne rien faire, Freeman Wills Croft a profité de ses longs mois de convalescence pour prendre la plume. Son premier livre publié, tout juste un an après, en a fait de suite l'un des maîtres du roman policier anglais; ce livre avait pour titre « Le Tonneau ».
Les critiques enthousiastes pleuvent et Raymond Chandler (écrivain américain influent et créateur du détective privé Philip Marlowe) décrit, alors, l'ouvrage comme « sans doute le meilleur premier roman policier jamais écrit. »
Il faut avouer que pour un premier ouvrage, c'est un vrai coup de maitre. L'auteur excelle autant par la qualité de son intrigue que par celle de sa narration. Autant le dire tout de suite, sur ce dernier point, il ne révolutionne pas le genre mais s'inscrit dans une tradition classique qu'il maitrise totalement. Le résultat est un récit fluide, sans digressions inutiles.
Pourtant, il ne verse pas dans la facilité; son roman ne met pas en scène un super détective dont le caractère et/ou les performances intellectuelles en feraient un sujet à part entière, béquille d'une intrigue pouvant être bancale. Non, l'enquête est un pur travail d'investigation policière, avec recherche de pistes, visites, interrogatoires, rapports au supérieur, de deux inspecteurs, on ne peut plus communs, suivant la procédure.
Ce qui frappe surtout au fil du roman est la précision dont fait preuve l'auteur lors de la description des faits. Malgré la multiplicité des informations concernant les horaires et les déplacements, le lecteur ne se sent pas embrouillé et le récit ne paraît pas alourdi.
Mais ce qui m'a plu le plus, hormis bien sûr la complexité de l'affaire et sa résolution tout en finesse, reste le tableau peint par Freeman Wills Croft du Paris du début du 20e siècle. Ses descriptions nettes et précises plongent immédiatement le lecteur dans l'atmosphère de la capitale française. Sa rigueur à donner le nom des rues et quartiers où se déroule l'action permettrait même de suivre aujourd'hui tout le parcours de l'enquête.
Du bourgeois au cocher, les personnages sont décrits avec justesse en quelques coups de stylos. Rien de superflus mais rien de mécanique, non plus.
Un vrai style qui n'a rien de flamboyant mais dont la simplicité ne met qu'un peu plus en valeur la belle complexité de l'énigme qui nous est offerte.

A mon sens, cet excellent ouvrage devrait absolument se trouver dans les bibliothèques des amateurs de romans d'énigme.



lundi 23 décembre 2013

Le Noël d'Hercule Poirot


A partir des années 1950, les lecteurs britanniques friands de romans policiers avaient droit, en plus de leurs autres cadeaux déposés au pied du sapin, à la publication d’un roman ou d’une nouvelle de la Reine du crime, Agatha Christie.
Cet événement littéraire annuel qui donna naissance au slogan publicitaire de son éditeur : « A Christie for Christmas » était pour un grand nombre d’anglais aussi attendu que le père Noël par leurs enfants. Si ces romans et nouvelles étaient publiés pour les fêtes de fin d’année, l’intrigue, elle, ne se déroulait pas nécessairement à cette période.
En ce 23 décembre 2013, pourquoi ne pas renouer, en quelque sorte, avec cette tradition et se plonger dans un des romans d’Agatha Christie mettant en scène son plus célèbre détective, Hercule Poirot au cours d’une enquête ayant pour décor les fêtes de Noël: Le Noël d’Hercule Poirot.


Publié pour la première fois en Angleterre en 1938, Le Noël d’Hercule Poirot prend une saveur toute particulière. Fait assez rare chez la romancière, le crime perpétré dans ce roman est un meurtre sanglant, très sanglant. Dame Agatha sur l’ensemble de sa production, nous a davantage habitué à des procédés plutôt « propre », à des meurtres presque élégants. Tout du moins,  l’emploi très fréquent du poison dans ses intrigues conduit à des homicides « sans tache ». Ici, la romancière annonce la couleur (rouge sang) dès la dédicace de son livre. Celle-ci est adressée à son beau-frère James Watts qui lui avait réclamé « un de ces bons vieux meurtres bien saignant ». Pour le coup, le voilà servi…
A cette ambiance chargée d’hémoglobine, vient s’ajouter ce qui fait de ce roman un vrai beau cadeau de Noël : Agatha Christie nous offre un meurtre en chambre close dont la résolution finale ne décevra pas le lecteur à cause d’un procédé tiré par les cheveux. Comme à son habitude, la Reine du crime mène le récit d’une main de maître entremêlant autant les fils de son histoire que l’esprit du lecteur. Même si en de rares instants la narration paraît un brin décousue, Le Noël d’Hercule Poirot fait partie des histoires les plus alambiquées imaginées par la romancière pour notre plus grand plaisir. Se servant de Noël comme d’un prétexte à une grande réunion de famille, Agatha Christie organise de manière très classique, mais au combien efficace, sa mise en scène meurtrière. 

Après la présentation des personnages et la description du décor, tout le talent de la romancière réside dans son art de créer des atmosphères lourdement chargées juste en utilisant la psychologie des protagonistes. Antagonisme exacerbé, retrouvailles non désirées, patriarche retors et particulièrement sadique sont les ingrédients explosifs de cette recette de Noël. Quand pour lier la sauce, l’écrivain utilise le ressort testamentaire et fais traîner quelques diamants bruts…, il ne reste plus au lecteur qu'à s’installer au coin du feu et se délecter de cette réunion familiale qui vire au drame sanglant.

Un conseil pour finir:
Si vous êtes un vieux et riche monsieur quelque peu cynique, que pour ce Noël 2013, vous avez décidé de réunir autour de vous tous les membres de votre famille, ce qui ne s’est pas fait depuis 20 ans, qu’un de vos fils et sa femme n’en peuvent plus de l’ascendant que vous exercez sur eux, qu’un autre vous maudit pour la façon dont vous avez traité sa mère, qu’un troisième trouve la rente que vous lui octroyez bien insuffisante, que vous avez méprisé le dernier d’entre eux au point qu’il s’exile depuis des années, et que vous avez ajouté à la liste des invités une jeune fille au sang chaud et le fils inconnu d’un ancien ami, lisez Dame Agatha, annulez et passez le réveillon seul.






mercredi 18 décembre 2013

Cadeau de Noël, des crimes au pied du sapin

Un cadeau très "Baker Street"
Pour Noël, aux amateurs d'énigmes, d'enquêtes policières et du Londres victorien, je ne leur ferai pas cadeau d'un deerstaalker, d'une pipe calabash et d'une loupe pour qu'ils se déguisent en une vague caricature ridicule de Sherlock Holmes (et je vous déconseille également de le faire). Ce serait à la fois se moquer d'eux et continuer à véhiculer une image totalement fausse de l'une des plus grandes éminences grises de la littérature policière.
Non, ce que je leur offrirai, ce n'est rien moins que le 221b Baker Street. Oui, oui, vous avez bien lu: le 221b Baker Street, rien que ça !
Vous pouvez m'appeler le Père Noël si vous le désirez mais en fait, bien loin de déplacer des montagnes, ou plutôt une rue de Londres, il me suffirait de placer au pied de leur sapin une boîte, d'environ 50 cm de long, 30 de large et 5 de haut.
Au matin du 25 décembre, dans cette boîte, une fois le joli papier cadeau et le ruban retirés, l'heureux destinataire découvrirai en soulevant le couvercle:
Le contenu de la boîte. ©F.Fromentin

Mais c'est quoi donc ? L'autre dans son papier il parlait d'offrir le 221b Baker Street et l'on se retrouve avec des morceaux de papiers !?
Peut-être, je dis bien peut-être, ai-je été un peu emphatique en prétendant offrir le 221b Baker Street. Il aurait été plus précis de dire « l'esprit du 221b Baker Street ». Et là, plutôt qu'une chose immatérielle, quelle joie de découvrir un boîte joliment illustrée avec, à l'intérieur, un matériel de belle facture.
Mais plutôt que de digresser sur l'art et la manière de présenter les choses, venons-en au sujet même de cet article: le jeu Sherlock Holmes Détective Conseil. Pour certain, ce jeu n'est pas une nouveauté mais bel et bien le souvenir d'un excellent jeu paru, sous le même nom, en 1985 chez l'éditeur Descartes.
Le livret de règles: quelques pages suffisent.
Près de 30 ans plus tard, Ystari Games a décidé de rééditer ce titre alors quasi introuvable. Seulement, plutôt que de simplement reprendre le contenu de la précédente édition et de remettre le tout sous un nouveau « packaging », Cyril Damaegd (l'éditeur du jeu) s'est lancé dans un travail de réécriture des enquêtes, de révision du matériel et d'illustrations juste magnifiques.
Le résultat est au-delà de toutes les attentes que peuvent avoir les amateurs d'énigmes, un tant soit peu joueur. Sherlock Holmes Détective Conseil est l'occasion unique d'endosser le costume du grand détective et résoudre des enquêtes à travers le Londres Victorien.
Pour cela, les joueurs ont à leur disposition un livre de règles, qui ne leur fera pas de mal en leur tombant sur le pied, quelques pages et minutes suffisent à les assimiler, une carte de Londres, un annuaire, des exemplaires du Times et un livret par enquête.




Comment ça fonctionne ?
Après avoir pris connaissance des éléments de l'enquête, décrits dans l'introduction de deux pages du livret: circonstance du crime, personnages principaux, description des lieux, les détectives/joueurs sont entièrement livrés à eux-mêmes pour mener l'enquête. Ils sont alors libres d'aller interroger un suspect ou un témoin, d'aller visiter un lieu, de questionner telle ou telle personne, d'aller chez le documentaliste ou à la morgue...
L'annuaire du Londres victorien
Pour se faire, il suffit de se reporter à l'annuaire de Londres et trouver le code géographique du lieu. Celui-ci permet ensuite de découvrir le texte s'y rapportant dans le livret. C'est un peu comme dans les livres où vous êtes le héros, à la différence qu'ici, à la fin du paragraphe aucune indication, ni choix ne sont proposés, vous êtes de nouveau libre d'explorer n'importe quelle piste au vu des informations glanées au fil du texte.
La carte de Londres, où sont reportés les codes géographiques de chacun des lieux, permet de se rendre compte des distances, des temps de parcours, de la localisation des bâtiments ou des personnes et ainsi vérifier les alibis ou échafauder des théories. Les exemplaires du Times sont également là pour récolter des informations. A chaque enquête, correspond un exemplaire mais il est aussi possible de consulter les exemplaires antérieurs. Ce qui fait que lors de la première enquête, un seul exemplaire du Times est à votre disposition mais lors de la huitième, par exemple, vous pouvez consulter huit exemplaires dans lesquels peuvent se cacher des indices utiles à la résolution de l'affaire.
Saurez-vous trouver les indices contenus dans les pages du journal ?



Je sais ! Le tueur est...
Sherlock Holmes Détective Conseil peut se jouer de différentes façons. Si les parties à plusieurs sont certainement les plus amusantes, puisqu'elles permettent d'échanger, de s'affronter et peuvent introduire, suivant l'engagement et l'humeur des participants, une véritable notion de roleplay et donc d'immersion dans l'atmosphère londonienne de l'ère victorienne, les enquêtes peuvent également se mener seul ce qui évite toute frustration au détective amateur dont l'entourage ne partage ni le goût du jeu, ni des enquêtes.
A plusieurs, les joueurs peuvent soit se lancer dans une partie collaborative, où ils progressent, réfléchissent et tentent de résoudre l'enquête ensemble en partageant leurs déductions et en se concertant pour savoir quelles pistes il vont suivre, soit s'affronter et tenter de découvrir la clé de l'énigme avant le(s) adversaire(s). D'une manière ou d'une autre, les honneurs suprêmes reviendront à ceux qui seront parvenu à résoudre l'affaire en ayant suivi moins de pistes que l'illustre Sherlock Holmes.

Quelle piste suivre à travers Londres ?
En effet, le but du jeu est, une fois que les participants estiment avoir démêlé les fils de l'intrigue, de répondre aux deux séries de questions qui se trouvent à la fin du livret (généralement: nom de l'assassin, motif du crime...). A chaque bonne réponse un certain nombre de points est alloué aux participants. Mais comme tout bon détective est un détective qui, certes résout les énigmes, mais les résout vite, chaque joueur compte également les nombre de pistes qu'il a suivi (c'est-à-dire le nombre de paragraphes lus) pour arriver à la solution et le compare au nombre de pistes qu'il a fallu à Sherlock. Pour chaque piste en plus ou en moins, un certain nombre de points sont à soustraire ou à additionner au score, si celui-ci est supérieur à 100 points (le score de Sherlock Holmes pour toutes les enquêtes) le joueur a dominé le Maître (ce qui arrive, il faut le dire, assez rarement !). Même s'il est difficile de faire mieux que le résidant du 221b Baker Street, battre ses adversaires du jour (en mode chacun pour soi) reste toujours un grand moment de fierté.




En quête d'enquêtes
10 livrets, 10 enquête, 10 raisons de se creuser la tête.

Une partie peut se jouer, potentiellement, à un nombre infini de participants cependant, à plus de 8 joueurs les parties deviennent laborieuses et pourraient s'étendre bien au-delà des 120 minutes que peut exiger une enquête. Oui, pour le coup, nous ne sommes pas en présence d'un jeu dit « d'apéritif ».
La boîte de base contient 10 enquêtes, qui à elles seules promettent déjà entre 20 et 30 heures de jeu au bas mot, auxquelles viennent régulièrement s'ajouter des extensions proposées par l'éditeur du jeu mais aussi par une communauté de joueurs plus qu'active.
(Dans un prochain article, je reviendrai sur les différentes ressources proposées pour le jeu).

Quand je parlai de cadeau idéal, je crois que je ne me suis pas trompé, non ? Pour moi, Sherlock Holmes Détective Conseil est le meilleur jeu que l'on pouvait imaginer, dont je pouvais rêver; d'ailleurs je n'ai pas su attendre Noël pour l'acquérir, l'an dernier. Seul, entre amis ou en famille cette boîte à miracle réalise le souhait de tout grand amateur de roman policier: devenir soi-même le détective qui mène l'enquête. Totalement inclassable, novateur et addictif, il n'est pas étonnant que Sherlock Holmes Détective Conseil ait reçu, en février 2012, le Prix Spécial du Jury au Festival International du Jeu de Cannes.

Prix: 38 euros (chez Philibert.com par exemple)



dimanche 15 décembre 2013

Disparition de Agatha Christie (11)


Vue aérienne de l'Hydropathic Hotel d'Harrogate.



Mercredi 15 décembre 1926 – On a retrouvé Agatha Christie !

Dès dimanche 12 décembre au soir, l’inspecteur chef Kenward a été averti par les policiers d’Harrogate que deux musiciens de l’orchestre jazz qui anime les soirées de l’Hydropathic Hotel d’Harrogate se sont présentés au poste de police et déclarent qu’une des clientes de l’hôtel est Agatha Christie. Ils en sont persuadés, cette cliente est bien la même personne que celle dont la presse diffuse des portraits depuis plusieurs jours.
Kenward attend le lendemain matin pour appeler le colonel Christie et l’informer de la nouvelle. Il est convenu entre les deux hommes de se rendre le plus tôt possible à cet hôtel pour vérifier les dires des deux musiciens.


Le mardi 14 décembre à 19 heures 30, le colonel Christie reconnaît formellement que la femme qui est en train de lire le journal, où apparaît d’ailleurs son portrait, dans un des salons de l’Hydropathic Hotel, est bien son épouse, Agatha.
Cette dernière, pour sa part, déclare ne pas connaître l’homme qui se présente à elle comme son mari… Archibald est sous le choc, et encore plus quand il découvre que l’occupante de la chambre numéro 5, Agatha, s’est inscrite à son arrivée sur le registre de l’hôtel sous le nom de sa maîtresse : Neele, Theresa Neele.
Quoi qu’il en soit, le soir même, Archibald et Agatha dînent en tête à tête dans la salle à manger de l’hôtel, discrètement surveillés par des policiers dépêchés de Londres.  Ce qu’ils se sont dit au cours de ce dîner ? Personne ne l’a entendu, même si la clientèle a plus fait attention au couple qu’à ce qui se trouvait dans son assiette. Cependant, il semble probable que le colonel Christie est intimé l’ordre à Agatha de cesser sa mascarade.

Ce mercredi 15 décembre au matin, tous les journaux annoncent déjà la nouvelle : « La romancière Agatha Christie a été retrouvée ! »
A Harrogate, dans le Yorkshire, Agatha, accompagnée de sa sœur Madge qui est venue la rejoindre et la soutenir, quitte l’Hydropathic Hotel. Elle sort, quelques livres sous le bras et un chapeau cloche vissé sur la tête, sous les flashs et un torrent de questions posés par les journalistes qui se sont rués en masse aux grilles de l’hôtel.

Agatha ne prononce aucune parole et se contente de s’engouffrer dans l’automobile de son beau-frère, James Watts (le mari de Madge), qui la conduit alors immédiatement dans leur propriété d’Abney Hall. La presse, c’est Archibald qui l’affronte. Plein de dignité, il répond aux questions qui fusent de toutes parts d’une seule et même façon : sa femme trop surmenée a été victime d’une crise d’amnésie.
Il semblerait cependant que les journalistes ne sont pas satisfaits de cette réponse. Archibald, lui, ne dira rien de plus.



vendredi 13 décembre 2013

Exposition 100 ans de la Police Judiciaire: bientôt la fin.

Finalement, l'exposition se terminera ce dimanche 15 décembre 2013.

Il avait été annoncé, sur le site de l'exposition « 1913/2013: 100 ans de la Police Judiciaire de Paris », que cette dernière, forte de son succès, devait se poursuivre jusqu'au 5 janvier 2014. Un communiqué diffusé aujourd'hui nous apprend, malheureusement, que ce ne sera pas le cas.

La grande exposition, présentée au Champs de Mars et célébrant le centenaire de la PJ, devait initialement se terminer le dimanche 8 décembre 2013.
Le 9 décembre, rebondissement de l'enquête, les organisateurs indiquaient que, face au succès remporté par la manifestation, l'exposition allait jouer les prolongations jusqu'au 5 janvier 2014. Nouveau revirement de situation: un communiqué de presse en date du 12 décembre 2013 vient refroidir les ardeurs en annonçant que, finalement, l'exposition se terminera le 15 décembre 2013. Ce communiqué fait état de « délais trop courts pour assurer la reconduite d'une importante logistique et d'une présence publicitaire essentielle » (ce n'est pas faute d'en avoir parler sur ce blog !) ne permettant pas « de prolonger davantage cette exposition à Paris ». Dommage...

La bonne nouvelle, c'est qu'à présent, cette exposition, qui va subir un petit lifting et faire l'objet d'une nouvelle programmation avec une scénographie originale, prend la route et sera bientôt présentée en régions.
Pendant son installation à Paris, « 1913/2013: 100 ans de Police Judiciaire à Paris » aura tout de même attiré plus de 40 000 visiteurs, dont 5000 scolaires, et offert 70 conférences.
Et après, on nous dit que la police n'est pas aimée en France !

Retrouvez toutes les informations pratiques sur l'exposition, le reportage photo et le compte-rendu de la visite.